Salut à toi lecteur !

Et oui me revoici encore ici, à traîner en dehors de ma rubrique. Il est vrai que je m'attriste tout seul de ne pas publier d'analyse mais comme je l'ai dit, une analyse me demande pas mal de temps. Si je parle d'un film que je connais peu, il faut que je le regarde au minimum une fois avant. Puis ensuite peut-être le revoir une deuxième fois, et ensuite organiser mes idées, chercher des informations sur internet, voir si je pars pas trop en cacahuète et que d'autres ont trouvé des choses qui ressemblent à mes propos, etc. Ce qui fait que ça me prend beaucoup de temps, et comme mon temps est absorbé entre le soleil et le jeu (voir l'article de la semaine dernière). Et non je ne me cherche pas d'excuse, j'explique c'est tout !

Voilà, une fois ça fait, de quoi on parle ? Et bien je vais recommencer, ou parler plus en profondeur des JDR, ou Jeu De Rôle, mais pas les jeux vidéos, les JDR sur table, papier. Je parlerais souvent de Donjons & Dragons en exemple parce que c'est le seul auquel j'ai joué mais il en existe beaucoup, beaucoup, comme par exemple Tunnels & Trolls, l'Oeil Noir, RuneQuest etc... J'ai décidé d'en parler plus en profondeur parce que j'aime vraiment cette pratique, et je trouvais que c'était une bonne idée de faire partager cette passion au même titre que le cinéma. (en plus Leena pensait que c'était une bonne idée aussi, alors si la rédac chef est OK, je le suis aussi).

On ne va pas faire d'historique ou comment ça a été inventé parce que je le sais pas et qu'on s'en fout mais on va rentrer directement dans le vif du sujet.

Déjà, comment choisir un JDR ? Parce que maintenant il en existe énormément, que ce soit des JDR fantastiques, de space opera, d’enquête, de guerre etc. Et bien il faut que tu trouves un JDR avec un univers qui te plaise. Et ce point est très important. Pourquoi ? Parce que tu vas incarner un personnage pendant des heures durant et si tu aimes pas l'univers qu'on te décrit, tu vas vite te faire chier.

Ensuite, qu'est ce qu'il nous faut pour faire un JDR ? Il te faut des crayons de papier bien taillés, des gommes, plein de feuilles A4, du temps, une grande table, des potes et des dés. Si tu n'as pas de dés bizarres comme des dés à 20 faces, 12 faces, 8 faces etc... tu peux les simuler sur internet. Les crayons et les gommes, pas besoin d'expliquer, tout comme les feuilles, on sait à quoi ça sert. La table pareil. Après tu me diras, "combien de potes il me faut pour pouvoir jouer ?". Et bien tout cela dépend de ce que tu veux faire comme JDR. Si tu joues à un JDR d'enquête à la Sherlock Holmes, un seul pote te suffit, un MJ et un Joueur. Si tu veux jouer à un JDR fantastique, et faire la communauté de l'anneau, il te faut un MJ, et puis 2, 3, 4, 5, voir plus de potes en fonction de la place que tu as et des envies de communauté que tu veux créer. Et c'est tout. Niveau matériel c'est tout en tout cas.

Maintenant refaisons une petite définition de ce qu'est un Joueur et un MJ. On va prendre un exemple qui servira de fil rouge tout le long de l'article : 4 potes décident de faire un groupe d'aventuriers qui va tuer des monstres et massacrer des méchants dans un univers fantastique à la Tolkien. On a Olivier, Thomas, Damien, et Julie. Olivier décide d'être le MJ et les autres seront donc les joueurs.

Qu'est-ce donc qu'un Joueur et quel est son rôle ? Et bien c'est simple. Le Joueur est le héros de l'histoire. Le Joueur est l'acteur du film, le personnage principal du roman, le héros du jeu vidéo. Il incarne donc un personnage qui le représente dans l'univers de jeu. Reprenons nos exemples. Thomas, Damien, et Julie sont les Joueurs, et ils vont incarner des personnages dans le jeu. Thomas décide d'incarner un fort nain guerrier, Damien un agile elfe archer, et Julie une puissante humaine magicienne. Le Joueur peut être comparé à un acteur de théâtre ou de cinéma. Une fois leurs personnages choisis, nos amis devront donc jouer leurs rôles durant tout le jeu afin d'augmenter le réalisme. On aura donc Thomas, un nain bourru, sceptique, brave et loyal. Damien sera plus un elfe poète, distingué, logique, près de la nature etc. Comme il n'y a pas de représentation visuelle comme dans un jeu vidéo du comportement du personnage, pas de dialogue pré-fait, il faut que le joueur joue le rôle. Si Julie veut que son personnage soit le leader, le personnage que l'on écoute parce que c'est elle la plus intelligente du groupe, et bien elle va devoir se faire entendre autour de la table, élever la voix par rapport aux autres, jouer son rôle. Elle invente ses dialogues, ses actions en fonction du caractère de son personnage et de la logique du monde, mais ça on en reparle plus tard. En gros, on est dans la peau d'un autre, et on y reste.

Qu'est-ce donc qu'un MJ, ou Maître du Jeu et quel est son rôle ? Comme je le disais la semaine dernière, le Maître du Jeu est l'univers dans lequel tu joues. Il est tes yeux, tes oreilles, il est les marchands, les monstres, les pièges, il est omniscient etc. Pour pouvoir expliquer plus facilement le MJ, on va passer vite fait sur le scénario.

Le MJ choisit en amont, avant que le jeu ne commence un scénario. Thomas, Damien, et Julie ont dit à Olivier qu'ils voulaient faire une communauté à la "Seigneur des Anneaux". Il doit donc trouver un scénario dans un jeu qui corresponde à leur demande. Ils vont donc jouer à un Donjons & Dragons par exemple et ensuite choisir un scénario. Par exemple, Olivier choisit "La Citadelle des Ténèbres". Le scénario est l'histoire dans lequel les joueurs vont jouer. Ainsi, ce scénario explique le fil à suivre pour réussir cette histoire. Il est écrit que les aventuriers commencent dans un village où on apprend que les arbres, les champs meurent de pourriture dû à une maladie étrange. Et de plus des gens disparaissent et d'autres se font assassiner. Certains villageois disent que c'est parce qu'un seigneur noir aurait apparu dans ce qu'on appelle la citadelle des ténèbres. Le but des aventuriers sera donc de découvrir si cela est vrai, de trouver cette citadelle, de s'aventurer dedans, de tuer le seigneur noir, et d'en ressortir vivant. Excitant, non ?

Revenons donc à notre MJ. Le MJ est tout d'abord les yeux des personnages. En effet, n'ayant pas d'écran pour te montrer les alentours, le MJ doit tout te décrire. Voici un exemple. Thomas le nain, décide d'aller à la Taverne. Olivier se charge de lui décrire les alentours. "Tu ouvres la lourde porte du Poney qui Tousse, la seul et unique Taverne de Ploucville. En entrant tu sens la forte odeur de bière, d'urine et de sueur. Au moment où tu dépasses le seuil, tout le monde se retourne et te voit avec un air étonné. Il faut les comprendre, ils n'ont pas l'habitude de voir un nain. Tu vois à ta droite le comptoir, avec le tavernier, ainsi que plus loin dans le fond, tes compagnons de route. Que décides-tu de faire ?". Voici un exemple de ce que pourrait faire un MJ dans cette situation. Ainsi, si Thomas avait décidé de parler à la tavernière du "Poney qui Tousse" le MJ aurait du inventer le dialogue de cette dernière et le dire à Thomas. C'est ça le rôle du MJ. Pareil pour les monstres lors des combats, des parchemins que les aventuriers ramassent etc... C'est lui qui gère tout le monde extérieur. Bien sur, il connait la fin de l'histoire, il connait l'emplacement des trésors et des pièges, il sait à qui il faut parler pour avoir les bonnes informations, il sait tout ce que les joueurs ne savent pas. Alors tu pourras me dire, "mais le MJ là, il doit se faire grave chier alors, non ?". Certaines personnes le pensent sincèrement. Mais moi, étant le plus souvent MJ plutôt que Joueur, je ne trouve pas. Certes, tu connais la fin de l'histoire, tu sais tout sur tout, mais un JDR ne se passe pas à la perfection comme il est rédigé dans le scénario. En effet, face à une situation donnée, le scénario donne la solution optimale, celle qui convient de faire pour faire "un scénario parfait" (pas de mort, raisonnement logique aux épreuves, etc.). Mais comme chaque personne est différente, les Joueurs peuvent réagir différemment devant une épreuve par rapport au scénario. Exemple. Thomas le nain, Damien l'elfe, et Julie la magicienne sont dans la Citadelle. Ils arrivent en face d'un trou avec au fond des piques où reposent plusieurs squelettes d'aventuriers. C'est le seul et unique passage pour pouvoir avancer plus loin dans le donjon. Il faut donc trouver un moyen de passer au-dessus. Le scénario préconise de sauter au dessus. Damien propose cette idée. Etant un elfe agile cela ne lui pose aucun problème. Mais Thomas le nain et Julie la magicienne étant soit petit, soit peu agile sont contre cette idée. Il faut donc trouver un autre moyen. Thomas se souvient d'avoir vu une longue table de banquet dans une salle précédente. Il propose donc de revenir en arrière, de porter la table jusqu'au trou, et de s'en servir comme pont de fortune. Ainsi tout le groupe peut passer sereinement le trou. Cette méthode n'est pas celle du scénario mais pourtant c'est une méthode valable. Et c'est ça qui est intéressant en tant que MJ, on s'en fiche de connaitre la fin, ce qui est drôle c'est de voir comment les joueurs vont faire pour y arriver.

Mais du coup, si le joueur peut choisir de faire ce qu'il veut, il n'y a donc pas de limite ? Et bien, oui et non. Pourquoi oui ? Je dis oui, il n'y a pas de limite, parce que le joueur peut faire ce qu'il veut, parler à qui il veut, aller où il veut. Rien ne le limite à la différence d'un jeu vidéo. Un jeu vidéo, les décors sont programmés par les gens qui travaillent sur le jeu, bien que la carte soit très grande, elle ne peut être infinie. Il y a donc une limite. De plus, dans un jeu vidéo, une seule solution est possible. Si on reprend notre exemple du trou de tout à l'heure, le jeu ne permet pas la pose de la table au-dessus du trou, car les programmeurs n'ont pas pensé à cette éventualité. Le Joueur n'a pas de limite dans un JDR papier. Mais c'est là où on en vient au non. Il y a quand même une certaine limite. La première est l'imagination. Si tu cherches à passer au dessus du trou par un moyen alternatif mais que tu ne trouves pas comment, ton imagination te fait défaut, et donc tu es obligé d'emprunter un moyen générique (comme sauter au-dessus). Mais il y a aussi la cohérence de l'univers, et les lois régies par le monde qui t'entoure. Je vais t'expliquer. Nos aventuriers avaient décidé de poser une table sur le trou. C'est un très bonne idée à condition qu'elle soit réalisée de manière logique. C'est Thomas le nain qui a eu cette idée, imaginons qu'il décide d'y aller seul, de porter la table seul, et de la mettre au-dessus du trou. C'est une table de banquet, donc très lourde, et surtout très grande. Même si le nain est très fort, c'est impossible qu'il y arrive seul. Il faut donc que ses compagnons l'aident. Voilà un des exemples de limitation que le joueur peut avoir. La logique qui l'entoure. Pour que le monde reste cohérent et immersif il faut que les actions des joueurs soient cohérentes. Rien ne l'empêche d'essayer, mais le MJ lui sortira une phrase comme celle-ci : "Malgré tes entraînements à soulever des enclumes dans ta mine natale, cette table en chêne massif est bien plus lourde qu'elle en a l'air, il t'est impossible de la porter seul".

Ceci est la base commune à tous les jeux de rôles papier. Une fois que tu sais ça, tu peux jouer à tous les jeux de rôles. Bien sur, chaque Jeu de Rôle à ces propres règles et système de fonctionnement. Il faut donc lire les règles du jeu en question. C'est comme les dés. Les dés ne sont pas tous utilisés de la même manière dans tous les jeux de rôles. Je vais rentrer un peu dans la technique du système mais voici un exemple concret. Notre groupe d'aventuriers est dans une forêt. Soudain, ils entendent des bruits menaçant au loin. Damien l'elfe décide donc de grimper à un arbre pour voir au loin et essayer de savoir ce qui fait ce raffut. Le MJ voit sur sa fiche que pour grimper à un arbre il faut au moins obtenir un score de 20. Dans ce score il faut lancer un D20 (ou un dé à 20 faces) et y ajouter son agilité. Donc si on l'écrit en forme "maths" cela fait "Réussite grimper à l'arbre (20) = Score du D20 + Agilité". Ce qui fait que plus Damien est agile, plus il sera facile pour lui de grimper. Damien à 16 en agilité. Il faut donc qu'il fasse 4 au minimum pour réussir à grimper. Il décide de lancer son D20. Il fait 13. On obtient donc le calcul suivant 13+16=29. Donc "Réussite grimper à l'arbre (20) < 29", 29 étant le score obtenu par Damien. Donc comme il a fait plus de 20, Damien réussit à grimper à l'arbre. Cette règle là des dés est la plus logique, mais certains JDR ne l'utilisent pas. Ainsi il est important de lire les règles de chaque JDR différents.

Voilà, je pense avoir fait le tour sur les bases du JDR. Après comme je l'ai dit plusieurs fois avant, je ne peux rentrer dans les détails de comment on joue plus précisément puisque c'est spécifique au JDR auquel tu joues. Je peux toujours parler du problème des interactions entre les joueurs, ou de la difficulté évidente de certains jeux à cause du trop gros nombre de fiches à avoir mais c'est déjà devoir parler en tant que connaisseur et comme je ne souhaite pas rentrer dans des débats difficiles entre joueurs forcenés, je n'aborde pas ces points. J'espère que la lecture de ce trèèèèèès long post a été agréable et je te souhaite une bonne semaine !

P.S : L'âne à Lise est devant dans le sondage de votre rubrique préférée ! N'oublies pas de voter, et je sais, que tu sais pour qui voter. N'est ce pas ? N'est ce pas ?

Je t'embrasse,

Bisous,

RottenMeat & Arkedann (qui va avoir beaucoup de boulot sur ce coup la)